Dix experts de l’Inserm proposent de s’inspirer du marketing de l’agroalimentaire pour mieux défendre la santé publique.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 03.04.2017 à 17h01 • Mis à jour le 05.04.2017 à 11h56 | Par Pascale Santi
Quelle est l’efficacité des messages nutritionnels qui figurent sous forme de bandeaux dans les publicités ? Bien connus de tous, tels que « manger cinq fruits et légumes par jour », « éviter de grignoter entre les repas », etc, ils sont compris, mais pas forcément appliqués. Comment doivent-ils être formulés ou reformulés ? Dans une expertise collective, l’Inserm donne des pistes.
En France, faire figurer des messages sur les publicités était l’une des mesures de la politique nutritionnelle mise en place en 2001, avec le programme national nutrition santé (PNNS). Une mauvaise alimentation tout comme le manque d’activité physique, associés à la sédentarité, constituent l’un des principaux facteurs conduisant au surpoids. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire depuis des années la sonnette d’alarme sur l’obésité, qui a doublé depuis 1980. Plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids en 2014 dans le monde, dont 600 millions obèses. En France, un tiers sont en surpoids et 15 % obèses, soit environ 7 millions de personnes. Si la France n’est pas trop mal placée, les inégalités sociales de santé y sont très fortes.
Mesurer l’impact
Fruit de deux ans de travaux, l’expertise collective de l’Inserm, saisi par l’agence Santé publique France, a porté sur l’analyse de 700 documents scientifiques, effectuée par dix chercheurs dans des disciplines différentes. Le but étant de mesurer l’impact des messages sur lescomportements, mais également de trouver des moyens de les améliorer et de formuler des recommandations efficaces. Les techniques marketing conseillées par les experts ont beaucoup en commun avec celles que l’industrie excelle à mettre en œuvre.
Pour changer les comportements, plusieurs outils ont été …