Elles ne connaissaient pas ce symptôme avant leur diagnostic. Aujourd’hui, comme 10 à 20% des femmes, elles vivent avec ce syndrome au quotidien. Témoignages.
Céline est en colère. À 27 ans, cette jeune diplômée – préparatrice en pharmacie – voit ses rêves de maternité se compliquer. Elle est atteinte, comme 10 à 20% des femmes, du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Un nom barbare qu’elle a découvert en même temps que son diagnostic, il y a de cela quelques mois.
En octobre 2015, Céline et son compagnon décident d’arrêter la contraception pour fonder une famille. Constatant qu’elle n’a plus ses règles et qu’elle n’est pas enceinte, Céline, grande brune à la taille fine, s’inquiète. « Tout le monde me disait que c’était normal. Un premier gynécologue m’a dit d’attendre. » Mais au fond d’elle, la jeune femme sait que « quelque chose ne va pas ». Elle se rend à l’hôpital où on lui fait une échographie et un bilan hormonal. « Une étape importante pour éliminer d’autres causes de troubles des règles qui n’ont rien à voir avec le SOPK », explique Joëlle Teboul, gynécologue dans le XVIIe arrondissement de Paris. La sentence tombe pour Céline : c’est le SOPK.
Des grossesses compliquées
Toutes les femmes ne développent pas les mêmes symptômes : troubles des règles (avec une durée de cycle longue ou des cycles irréguliers), troubles dermatologiques avec tendance à l’acné, hyper-pilosité (développement de poils sur des régions inhabituelle comme le menton, le torse ou le dos), une tendance à la chute de cheveux et une tendance au diabète, liste Joëlle Teboul. Même si on ne peut pas « guérir » du SOPK, les symptômes peuvent varier au cours de la vie. « L’hygiène de vie est importante. Il faut éviter la surcharge pondérale, aller vers une alimentation équilibrée et faire du sport », conseille la gynécologue.
« Lorsque l’on m’a diagnostiquée, c’était le drame », reprend Céline. La jeune diplômée et son ami sont alors dirigés dans les trois mois vers un centre de PMA. Depuis, la jeune femme suit un traitement par injection d’hormones. Pour l’instant, le plus dur, dit-elle, c’est l’attente. Si cela ne marche pas, il faudra songer à l’insémination.
Même combat pour Alexandra. Son médecin lui donne peu d’espoir, prévoyant déjà la prochaine étape : la fécondation in vitro. « J’ai appris que j’avais le SOPK en décembre 2010. Je l’ai vécu comme un choc. Je suis allée voir mon gynécologue en pensant que j’étais enceinte et, au final, il m’a appris que, justement, les grossesses allaient être compliquées », raconte la Savoyarde, qui souffre également d’hyper-pilosité. « Ce n’est pas évident au quotidien. Je ne sors plus sans ma pince à épiler et je laisse mes cheveux détachés pour cacher mes joues », avoue-t-elle au téléphone, un peu gênée.