A la veille de la semaine mondiale 2018 pour un bon usage des antibiotiques, je ne pouvais manquer de mettre en lumière le récent vote des députés européens sur les médicaments vétérinaires. Alors que les trop nombreuses prescriptions d’antibiotiques en médecine humaine sont souvent pointées du doigt, n’oublions pas que l’utilisation mal contrôlée d’antibiotiques en élevage représente à elle seule 63% des consommations d’antibiotiques en France. En 2015, elle était encore deux fois plus importante qu’en médecine humaine !
Le texte adopté à Strasbourg le 25 octobre – et qui doit encore être formellement entériné par les Ministres des 28 Etats membres – pose les bases d’une réglementation plus stricte et harmonisée en Europe. La Rapporteur française du dossier, la députée Françoise Grossetête, a ainsi salué « un formidable pas en avant pour la santé publique » qui permettra de « mieux encadrer et de réduire l’usage d’antibiotiques dans les élevages afin d’éviter que des bactéries résistantes se transmettent à l’Homme via l’environnement ou l’alimentation ».
Et force est de constater que plusieurs des demandes formulées par l’UFC-Que Choisir ont enfin été prises en compte. Ainsi, nos appels à l’encadrement de l’administration d’antibiotiques de manière préventive ont été entendus. La nouvelle réglementation limitera ainsi son utilisation au seul animal, uniquement lorsque cela est pleinement justifié par un vétérinaire et dans les cas où il existe un risque élevé d’infection avec des conséquences graves. Le traitement du troupeau dans son entier, lorsqu’un seul animal montrerait des signes d’infection, s’il n’a pas été interdit, ne pourra avoir lieu qu’après le diagnostic et la justification par un vétérinaire et seulement s’il n’existe aucune alternative.
Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. Alors que l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, Alimentation, Environnement, Travail dénonçait déjà en 2016 un …
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