Dix ans que la Commission européenne somme la France de lutter contre la pollution de l’air urbain… sans succès. Alors ce 17 mai, elle a annoncé avoir saisi la Cour de justice européenne. Enfin !
Voilà dix ans que la directive européenne sur la qualité de l’air est parue, et dix ans que les gouvernements français successifs se contentent d’empiler les plans, sans s’attaquer aux vraies causes de la pollution pour la réduire. Pourtant, les coups de semonce de Bruxelles n’ont pas manqué. Le dernier en date remonte à février 2017. Après l’avoir taclée sur l’absence de mesures « pour limiter l’exposition de la population aux particules fines », l’Europe accusait la France de dépasser bien trop souvent les valeurs limites fixées aux émissions de dioxyde d’azote, un polluant lui aussi très nocif même s’il est moins médiatisé que les dangereuses particules fines. La Commission rappelait alors que « la plupart des émissions proviennent de la circulation routière » et suggérait des actions : réduction du trafic, passage aux voitures électriques et, avant tout, « réduction des émissions des véhicules à moteur Diesel », qui en sont responsables à 80 %.
Or les mesures « ambitieuses, rapides et efficaces pour protéger la santé » qu’exige Bruxelles se font …