Le débat sur le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) vient de rebondir, à l’occasion de l’annonce de la date d’examen par l’Assemblée nationale (à partir du 22 mai). Dans une interview au journal l’Opinion du jour, le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, tente de minimiser les conséquences inflationnistes de cette mesure, au prix d’une outrance, d’un mensonge et d’un oubli. Aucun des trois ne le grandit.
Commençons par l’outrance dont le ministre fait preuve dans cet entretien. Evoquant le chiffrage de l’impact de la mesure sur les prix, pouvant atteindre 5 milliards d’euros sur les deux ans de l’expérimentation et dont nous avions été les premiers à nous faire l’écho, le ministre parle « d’enfumage » et de « calcul absurde ». C’est oublier bien vite que ce chiffre provient des services des ministères eux-mêmes, puisqu’il est issu de l’étude d’impact que le gouvernement a présentée au Parlement en même temps que son projet de loi. S’il juge le calcul peu fiable, c’est à ses équipes qu’il doit faire la leçon, et certainement pas à nous ! A ce propos, Stéphane Travert avance un autre chiffrage : 800 millions d’euros (en fait, 875 millions si on fait le calcul à partir des chiffres qu’il fournit lui-même) par an. Soit 1,75 milliard d’euros sur les deux ans que dure l’expérimentation, soit justement la fourchette basse que j’évoquais dans le billet incriminé : rien de nouveau sous le soleil – et tout de même plus de 60 € de surcoût par ménage.
Continuons avec le mensonge, une nouvelle fois répété : celui du ruissellement vers les …