Le groupe hôtelier Maranatha, qui propose aux particuliers d’investir dans l’hôtellerie, vient d’être placé en redressement judiciaire. Quelque 6 000 particuliers qui avaient investi dans ses opérations immobilières se trouvent piégés, au moins provisoirement.
Le scénario pessimiste s’est malheureusement vérifié. Le groupe Maranatha, sur la solidité duquel Que Choisir avait émis des doutes dès 2016, a été placé le 27 septembre en redressement judiciaire, sur décision du tribunal de commerce de Marseille. Le tribunal a prononcé une mise en observation jusqu’au 27 mars 2018. Ses attendus sont préoccupants. Les juges évoquent « la complexité des schémas financiers » montés par le fondateur, Olivier Carvin, à la tête de plus d’une centaine de sociétés. La holding Maranatha accuse un déficit de 3,2 millions d’euros au 11 septembre 2017, selon le jugement. La somme paraît faible, au regard de la taille du groupe, qui exploite une soixantaine d’hôtels (employant 1 800 salariés), estimés à plus de 800 millions d’euros. Le problème est que la visibilité est très faible. Olivier Carvin assure que ses difficultés sont seulement passagères et n’exclut pas de faire appel de la mise en redressement. Le tribunal de commerce, de son côté, précise n’avoir connaissance « d’aucune situation comptable récente, ni même d’un projet de bilan au 30 septembre 2016 ». Le dossier est encore alourdi par une enquête en cours, confiée à la brigade financière de Marseille, pour des faits présumés d’escroquerie. Olivier Carvin a été placé en garde à vue pendant 46 h en juin dernier, sans mise en examen, précise-t-il.
Une des particularités de Maranatha est d’avoir financé son développement ultrapide (il est devenu le cinquième groupe hôtelier français en quelques années seulement) en faisant appel à l’épargne publique. À travers ses fonds Finotel, il a proposé aux particuliers d’investir dans des hôtels haut de gamme, que Maranatha exploitait, en évoquant des risques minimes et un potentiel de rentabilité de 7 % annuels. Avant la mise en redressement, en 2016 et début 2017, les demandes de sortie d’investisseurs inquiets se sont accumulées dangereusement, se chiffrant en …