Avec la vente aux enchères qui débute ce 20 décembre chez Drouot, l’affaire Aristophil entre dans une dernière ligne droite interminable. 300 ventes sont prévues, étalées sur des années ! Fin novembre à Nancy, les manuscrits de la société en difficulté Artecosa, comparable à Aristophil, se sont très mal vendus aux enchères.
Placée en liquidation judiciaire et officiellement disparue le 5 août 2015, la société Aristophil, spécialisée dans les ventes de manuscrit en indivision, a lésé quelque 18 000 épargnants, pour un préjudice total dépassant les 800 millions d’euros. Il reste de son parcours, qui aura duré moins de dix ans, une collection hétéroclite de 135 000 manuscrits et lettres autographes de Napoléon, Einstein, Saint-Exupéry, Flaubert, etc., plus des dessins, qu’il s’agit maintenant de vendre. Les liquidateurs ont confié au commissaire-priseur Claude Aguttes le soin d’organiser des enchères.
Elles démarrent ce mercredi 20 décembre à 14 h 30, à l’hôtel des ventes de Drouot (75). Le catalogue de 190 lots est disponible en ligne (1). Les pièces maîtresses seront le rouleau manuscrit des 120 journées de Sodome ou l’école du libertinage, rédigé dans son cachot de la Bastille par le Marquis de Sade (mise à prix probable à 4 millions d’euros), quatre manuscrits d’André Breton, dont Le manifeste du surréalisme (4,5 millions), le manuscrit d’un roman de Balzac peu connu (Ursule Mirouët, 800 000 €) et le manuscrit des souvenirs d’une rescapée du Titanic, Helen Churchill Candee (300 000 €). Pour 200 € à 400 €, vous pouvez aussi repartir avec un autographe du président américain Théodore Roosevelt (1858-1919) ou un petit chien dessiné par le cinéaste Federico Fellini (1920-1993). Fourchette basse du total des prix catalogue, 12 millions d’euros.
ÉCOULER UN STOCK ÉNORME SUR UN MARCHÉ ÉTROIT
Les particuliers, qui sont propriétaires en indivision des œuvres d’Aristophil, ne récupèreront pas l’intégralité de leurs …