INTERVIEW – Elvira Savino, une députée conservatrice italienne, souhaite poursuivre en justice les parents qui imposent ce régime à leurs enfants. Le végétalisme est-il mauvais pour la santé des plus jeunes ? Eléments de réponse avec Marion Kaplan, bio-nutritionniste.
Il y a quelques jours, la maire de Turin, Chiara Appendino, affirmait vouloir faire de sa municipalité «la première ville végétarienne en Italie». Aujourd’hui, le pays étudie un projet de loi bien différent. Elvira Savino, députée du parti de droite Forza Italia, souhaite condamner à des peines de prison les parents d’enfants végétaliens. Des «fanatiques» selon elle, qui les privent «d’éléments nutritifs essentiels et nécessaires au développement physique et cognitif».
Le végétalisme, qui exclut les produits animaux (viande, poissons, crustacés) et ceux qui sont dérivés (œufs, produits laitiers), présente-t-il réellement un risque pour la santé? Marion Kaplan, bio-nutritionniste, apporte des éléments de réponse sur ce régime alimentaire.
LE FIGARO. – Pourquoi les parents végétaliens suscitent-ils autant de méfiance?
Marion KAPLAN – Depuis que l’homme est homme, il a toujours dû adapter son alimentation en fonction des possibilités qui s’offraient à lui. Certains ont dû consommer exclusivement des animaux, d’autres des produits végétaux. Aujourd’hui, en occident, nous avons autant de produits animaux que végétaux à notre disposition. La question du végétalisme peut donc être interprétée comme une secte, comme une doctrine. Elle est davantage interprétée comme une philosophie, un choix éthique, plutôt que comme un véritable «régime alimentaire» au sens propre du terme, et en quelques sortes «subi».