Présents dans de nombreux objets de consommation (plastiques, cosmétiques…), les perturbateurs endocriniens peuvent interférer avec le système hormonal (endocrinien) des êtres vivants et agir à des doses d’exposition très faibles. Ils sont soupçonnés d’augmenter de nombreuses maladies (certains cancers, diabète, obésité, troubles de l’attention, autisme) et d’agir sur la fertilité. Le fait qu’ils altèrent l’émail des dents est beaucoup moins connu.
Le constat de la profession dentaire est unanime : les pathologies de l’émail sont de plus en plus fréquentes. « Les perturbateurs endocriniens créent des pathologies dentaires, et des matériaux utilisés peuvent contenir des substances toxiques, comme le bisphénol A (BPA) dans les composites ou le mercure dans les amalgames », explique la docteure Nathalie Ferrand, membre de Réseau environnement santé (RES) et présidente de la commission écoresponsabilité du Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD). Cette lanceuse d’alerte est à l’initiative d’un colloque, « Vers une dentisterie sans perturbateurs endocriniens », organisé par RES au Sénat jeudi 23 juin.
Maladie émergenteQuasiment inexistante dans les années 1980, la MIH (hypominéralisation des molaires et des incisives), pathologie de l’émail décrite pour la première fois en 2001, peut être considérée comme une maladie émergente qui concerne 15 % à 18 % des enfants de 6 à 9 ans (âge moyen au moment du diagnostic). La MIH se révèle par des taches opaques, blanchâtres à brunâtres, qui touchent sélectivement les premières molaires…
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