LE MONDE | 16.08.2016 à 18h50 • Mis à jour le 16.08.2016 à 19h12 | Par Martine Valo
Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, les plus efficaces jamais synthétisés, tuent massivement abeilles et bourdons. Il n’y a plus désormais que les firmes agrochimiques pour le nier. Ou du moins pour sous-estimer le rôle de ces pesticides dans le déclin catastrophique des colonies d’insectes butineurs, préférant le réduire à un facteur pathogène parmi d’autres : virus, monocultures réduisant et fragmentant leurs habitats, champignons, invasion de frelons, réchauffement climatique…
Il semble au contraire que les néonicotinoïdes multiplient par trois cette mortalité accélérée. C’est ce que défend une étude britannique publiée mardi 16 août par la revue Nature communications et signée par sept chercheurs du centre pour l’écologie et l’hydrologie de Wallingford et de Fera Science Limited, un centre de recherche semi privé sur l’environnement et l’alimentation sis à York.
Voilà des années que les apiculteurs alertent sur l’impact des néonicotinoïdes, qu’ils lient à l’effondrement de leurs colonies d’abeilles, depuis que l’usage de ces produits chimiques s’est généralisé dans les campagnes occidentales, à partir de 1995. De précédentes études scientifiques ont évalué leurs effets sublétaux et neurotoxiques, sur les abeilles domestiques en particulier. Elles ont montré notamment que celles-ci perdent leur sens de l’orientation, que les bourdons donnent naissance à 80 % de femelles en moins…
Des preuves solides
Mais tous ces travaux n’ont pas apporté de « preuves solides » de l’impact de ces pesticides sur …